Entretien

Donc voici la traduction d'un email envoyé par Lauren Hoffman :

"Jeff... Jeff est mort juste après la sortie de mon deuxième album, Megiddo. La copie que je lui avais envoyée est sûrement restée dans sa boîte aux lettres. C'était quelques jours avant mon vingtième anniversaire.

Jeff m'inspirait tellement, il était si encourageant... Je ne sais pas si d'autres albums auraient vu le jour si je ne l'avais pas rencontré.
Tu as raison, je l'ai rencontré pour la première fois au Birchmere en Virginie du Nord. J'avais 16 ans. Il était en première partie du concert de Dave Matthews. Je n'avais jamais entendu parler de Jeff aupravant, son premier album, Live at Sin-é, venait juste de sortir et Jeff tournait de lui-même. Je suis allé dans les coulisses après le concert d'ouverture de Jeff pour chercher Dave (Dave était de la même ville que moi, et mon père était son manager à l'époque), et Jeff était assis seul devant un piano. Nous avons donc commencé à parler. Et nous avons discuté durant tout le concert de Dave.

Jeff était comme personne d'autre, si vrai, génereux, passionné et bien sûr beau, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Il avait aussi un côté amusant et idiot, une facette de son caractère que tu as peut être du mal à comprendre du fait de sa musique et de son image, mais il me faisait rire sans arrêt. Je suis tombée amoureuse.

Je ne le voyais pas souvent, seulement quand j'étais à New York ou si il venait tourner en Virginie, mais nous sommes restés amis.
i watched as the life of a rock star seemed to take its toll on him. Il perdit beaucoup de poids et commenca à fumer des cigarettes. La lueur dans ces yeux s'était obscurcie, il semblait plus souvent triste, enervé et amer. Mais il avait toujours du temps pour ces amis, il m'encouragait et me supportait. Il aimait la musique, il écoutait vraiment, et était humble. Il ne se prenait pas pour une star.
Il prenait plus soin de ses amis que de lui-même. Je ne sais même pas si il a laissé un jour quelqu'un s'occuper de lui.

Bien evidemment il n'était pas un ange parfait, il était humain. Ce n'était pas chose facile d'être son ami quand il était occupé. Mais quand je regarde en arrière je me souviens combien il était extraordinaire, et je sais que j'ai eu beaucoup de chance de le connaître.

C'est une vie difficile que celle d'une chanteuse. J'ai commencé à tourné et enregistré quand j'étais très jeune, 16 ans. Pour le moment je prend du recul par rapport à cette vie là et j'essaye de récuperer un peu de se que j'ai perdu quand j'ai décidé de faire carrière dans la musique au lieu d'aller au lycée.. Je sais que je reviendrais tôt ou tard à la musique, ca me manque terriblement. J'aime faire des tournées en France donc j'espère vraiment y revenir un jour.

La musique est très important dans ma vie, elle m'inspire tellement. Voir Jeff en live solo a probablement été une de mes plus grands inspirations, mais d'autres m'ont également inspirés : Radiohead, Björk, Pj Harvey, Pink Floyd, The Cure, Nine Inch Nails, Jane's Addiction, Sinead O'Connor et Marilyn Manson.
J'aime le gothic, la musique indus, la new wave des années 80, l'indie, la musique electronique, instrumentale et classique, le jazz... Je pense que la plus grosse influence de Jeff se fait ressentir sur des morceaux comme "Persephone", "Build A Home", "The Addict" et "Song For A Boy".

Un jour j'ai un concert solo acoustique et une femme m'a dit que j'étais un mélange entre Elliot Smith et Jeff Buckley. C'était pour moi le plus beau compliment que l'on ne m'avait jamais fait."

Entretien email avec Lauren Hoffman.
© Site Francophone Jeff Buckley.


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